Un simple coup de fourchette peut parfois tout chambouler. Cette année, le deuxième meilleur restaurant du monde a pris tout le monde à contrepied : il s’est glissé sous les projecteurs, éclipsant même l’éternel premier, et bousculant la hiérarchie du goût. Derrière ce succès, ni paillettes ni folklore. Juste une poignée de passionnés qui transforment chaque assiette en promesse d’évasion. Leur secret ? Nul besoin d’un décor grandiose ou d’une pluie d’étoiles. Ici, la magie s’invite là où on ne l’attend pas, dans des gestes précis et une créativité qui n’obéit à aucune règle écrite.
Plan de l'article
Pourquoi le classement des meilleurs restaurants fascine-t-il autant ?
Les classements des meilleurs restaurants ont le chic pour exciter la curiosité collective. Que l’on parle du Guide Michelin, de La Liste ou de TripAdvisor, chaque palmarès redessine la carte mondiale des plaisirs de la table. Tout un théâtre, alimenté par des algorithmes, des experts, et parfois même des débats houleux. La Liste se distingue avec sa méthode quasi scientifique : un algorithme rassemble les avis de plus d’un millier de sources internationales pour dresser un panorama planétaire de la haute gastronomie. Résultat ? Guy Savoy, La Vague d’Or ou Le Bernardin trônent au sommet du classement 2024. Cette mécanique, à la fois rigoureuse et controversée, fait mouche chez les puristes comme chez les gourmets du dimanche.
A découvrir également : 2025 : Qui décrochera les 3 étoiles ? Les favoris décryptés
L’influence de ces palmarès déborde largement les cercles de fins connaisseurs. De la brasserie de quartier à la table étoilée, le phénomène s’invite partout. Quelques exemples qui parlent d’eux-mêmes :
- Il Carpaccio au Royal Monceau Raffles Paris, désigné 2e meilleur restaurant italien au monde par le Guide 50 Top Italy 2025.
- La Ville Blanche à Rospez, auréolée de la 2e place mondiale selon TripAdvisor 2024.
Le classement, loin d’être une simple lubie, devient boussole : il attire les curieux, façonne des itinéraires gourmands, et fait émerger de nouveaux fiefs du goût, de Paris à Atxondo, de Rospez à Barcelone. Portée par la diversité de ses chefs et la richesse de ses terroirs, la scène française ne cesse de briller à travers ces distinctions.
A lire aussi : Pourquoi préférer déguster du chocolat haut de gamme ?
Le 2e meilleur restaurant du monde en 2024 : immersion dans l’excellence
En 2024, la planète gastronomie salue l’exploit de l’Asador Etxebarri, sacré 2e meilleur restaurant du monde. Niché à Atxondo, au cœur du Pays basque espagnol, ce repaire du feu réinvente la braise avec une précision qui frôle la dévotion. Aux commandes, Victor Arguinzoniz sculpte chaque ingrédient pour en révéler l’essence, sans jamais céder à la démonstration technique. Ici, le goût prime, sans fard ni artifice.
Si Disfrutar (Barcelone) s’empare de la première place cette année, l’ascension de l’Asador Etxebarri confirme la force tranquille de la scène ibérique. Un menu sans effet de manche, où l’anguille fumée, la côte de bœuf ou la palourde brillent par leur authenticité. Rien à prouver, tout à offrir.
La France n’est pas en reste : Il Carpaccio, abrité par le Royal Monceau Raffles Paris, s’impose lui aussi. Deuxième meilleur restaurant italien au monde selon le Guide 50 Top Italy 2025, il doit sa renommée à Oliver Piras et Alessandra Del Favero. Leur partition ? Ravioli ricotta-truffe, risotto au citron, desserts vibrants d’agrumes. L’Italie, mais revisitée à Paris.
- Asador Etxebarri : 2e meilleur restaurant du monde (Atxondo, Espagne).
- Il Carpaccio : 2e meilleur restaurant italien au monde (Paris, France).
Cette rivalité stimulante entre tables espagnoles, françaises et italiennes entretient une dynamique de création permanente. Chacune façonne à sa manière la nouvelle mythologie du goût, entre fidélité à la tradition et audace sans complexe.
Secrets de la réussite : ce qui distingue ce restaurant des autres
Chez Il Carpaccio, la singularité ne tient pas au hasard. Le duo de chefs, Oliver Piras et Alessandra Del Favero, tisse une cuisine italienne sincère, portée par un raffinement qui s’exprime dans chaque détail. Rien n’est laissé à l’improviste : la salle imaginée par Philippe Starck invite au voyage, décorée de fresques marines signées Thomas Boog. Sur les tables, la porcelaine Maison Raynaud souligne cette obsession du beau jusqu’au bout de la fourchette.
Côté assiette, le jeu des textures, la rigueur de la saisonnalité et la sélection de produits directement issus d’artisans italiens font la différence. L’établissement aligne les distinctions :
- Une étoile Michelin obtenue en 2022
- Le titre de 2e meilleur restaurant italien au monde (Guide 50 Top Italy 2025)
Le service, à la fois précis et spontané, incarne l’hospitalité italienne avec un naturel désarmant. La carte se renouvelle sans relâche, naviguant entre héritage et modernité discrète. Ici, chaque plat, chaque objet, chaque sourire raconte une Italie contemporaine, libérée des codes figés.
Ce que cette distinction révèle sur l’évolution de la gastronomie mondiale
L’ascension d’Il Carpaccio, la percée de Disfrutar à Barcelone ou de Central à Lima : la scène gastronomique mondiale n’a jamais été aussi mouvante. La diversité culturelle s’impose en force. Les grandes capitales européennes partagent désormais la vedette avec l’Amérique latine et l’Asie. Central, sous la houlette de Virgilio Martinez et Pia Leon, en est la preuve vivante, tout comme Maido à Lima, souvent couronné meilleur restaurant d’Amérique latine.
Les classements internationaux se multiplient : au mythique guide Michelin s’ajoutent TripAdvisor ou La Liste, qui agrège plus de 1000 sources critiques. La hiérarchie se brouille, les repères explosent. La Ville Blanche à Rospez, menée par Yvann Guglielmetti, s’est hissée à la deuxième place mondiale sur TripAdvisor en 2024, tout en décrochant une étoile Michelin.
Une génération de chefs bouscule les habitudes. Nina Métayer (meilleure cheffe pâtissière du monde 2024), Janaina Torres (meilleure femme cheffe du monde), ou encore Dario Cecchini, ambassadeur de la boucherie italienne, multiplient les initiatives responsables et créatives. La Bretagne aussi s’impose, portée par des talents qui dessinent une nouvelle géographie du goût.
- Ouverture internationale : la France, l’Espagne, l’Italie, mais aussi le Pérou, le Danemark, le Brésil, imposent leur patte.
- Valorisation des terroirs : retour aux sources, réinvention des traditions, célébration de l’authenticité.
- Engagement social et environnemental : Chloé Charles, lauréate du Prix de la Responsabilité Éthique et Environnementale, incarne cette nouvelle conscience.
La gastronomie mondiale ne se contente plus d’une poignée d’adresses mythiques. Désormais, l’excellence se conjugue à la pluralité, à l’audace et à l’engagement. Un paysage mouvant, où chaque chef, chaque lieu, peut devenir demain le nouveau centre du monde.